Sur le Père Théotime de Saint-Just...

Le 20-05-2019

Jusqu'à présent, tous les livres, textes, citations, et informations diverses récentes (de moins de cent ans) traitant de la Triple Donation, remontent à un seul et unique nom de référence : Théotime de Saint-Just.

Mais qui est vraiment cet homme ?
Ce qui va suivre est une première approche sur l'identité et l'œuvre de cet auteur qui a écrit pas moins de quatre livres connus. Au fur et à mesure de notre recherche sur le personnage, nous donnerons de nouvelles informations à son sujet.
En fait, Théotime de Saint-Just est le nom en religion du moine capucin Joannès Rodéry de son nom de naissance.

Joannès Rodéry est né le 11 août 1872 dans la petite commune de Saint-Just la Pendue, dans le département de la Loire, à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Tarare, de Jean-François Rodéry (née en 1829) et de Claudine Mercier.
Il a un frère, Jean-Baptiste, de quinze ans son aîné.

Joannès Rodéry se marie avec Marguerite Boulat Biton le 20 janvier 1899 de Saint-Just elle-aussi.
Ont-ils eu une descendance ? Apparemment pas, mais ce n’est pas exclu.
Il semble ensuite qu’il soit rentré dans les Ordres, certainement après la mort de son épouse, mais aucune date n’a encore été trouvée… Il devient donc capucin et prend le nom de frère Théotime. Certaines sources le qualifient de « Lecteur émérite en Théologie ».
La date de son décès n’a pas encore été retrouvée.

Sous ce prénom de Théotime accolé à celui de son village natal, il va écrire quatre livres :

La Royauté Sociale de Notre-Seigneur Jésus-Christ, d’après le cardinal Pie : Essai de synthèse doctrinale
(première édition 1923).
Le site internet Amazon précise que cet ouvrage concerne trois noms :
- Joannès Rodéry, P. Théotime de Saint-Just en religion,
- Louis-Edouard Pie,
- Père Joseph Antoine de San Giovanni in Persicato.
De plus, ce livre sera réédité en 1931 par la Librairie Catholique Emmanuel Vitte à Lyon sous le titre :
La Royauté Sociale de Notre-Seigneur Jésus-Christ, d’après le cardinal Pie et les plus récents documents pontificaux.

Le Retour d’Israël et des nations au Christ-Roi. Les frères Lehmann, juifs convertis, prêtres, tertiaires franciscains, prélats romains. Leur vie, leur œuvre
(édité en 1937).

Les Capucins de Lyon de la fin de la Révolution française à nos jour
(édité en 1942).

Les Capucins de l’ancienne province de Lyon 1575-1660, avec lettre-préface du Père Philibert de Saint-Didier
(édité en 1951).
Mais est-ce un nouveau livre ou une réédition du précédent avec une mise à jour ?

Et la Triple Donation dans tout cela ?

Eh bien Théotime de Saint-Just en parle dans son livre La Royauté Sociale de NSJC, d’après le cardinal Pie.
Dans l’édition de 1923, la Triple Donation n’est pas le sujet principal de l’ouvrage, de même qu’aucun chapitre ne lui est spécifiquement consacré. Elle n’est seulement qu’évoquée dans une note de la page 10 du livre.
Je vous la livre ci-dessous :

(2) Cf : Sainte Jeanne d’Arc par Mgr Debout. I. c.8, c.15, c.19. La proclamation de la Royauté sociale du Christ a été le but principal de la vie de Jeanne d’Arc.
Admirons ce trait de la vie de Jeanne :
Pour bien prouver au roi qu’il n’est que le lieutenant de Jésus-Christ, elle lui fait cette demande extraordinaire :

« Gentil roi, il me plairait avant de descendre dans le cercueil, d’avoir votre palais et votre royaume.
- Oh ! Jeanne, répond Charles VII, mon palais et mon royaume sont à toi.
- Notaire, écrivez, dit la Pucelle inspirée : Le 21 juin à 4h du soir, l’an de J-C 1429, le roi Charles VII donne son royaume à Jeanne.
- Ecrivez encore : Jeanne donne à son tour la France à Jésus-Christ.
- Nos seigneurs, dit-elle d’une voix forte, à présent c’est Jésus-Christ Qui parle : Moi Seigneur éternel, Je la donne au roi Charles. »

Cet acte authentique d’une importance capitale dans l’histoire de France était la raison des voix de Jeanne d’Arc, c’est pour arriver à cet acte, qui paraît étrange, qu’Orléans fut délivré, et que la royauté un moment comme anéantie fut sacrée de nouveau à Reims.

Le Père Coubé, qui a bien étudié l’âme de Jeanne d’Arc, a écrit avec beaucoup de justesse : « L’établissement de la royauté du Christ sur la France, voilà la grande idée et la profonde mission de Jeanne d’Arc. Ce n’est pas là une conception de mon esprit que je lui prête arbitrairement. C’est bien son programme à elle, celui qu’elle expose partout avec une netteté lumineuse et qui ressort de tous ses actes comme de toutes ses paroles. Il constitue le trait le plus original de sa mentalité, il s’impose à l’étude de l’historien et du psychologue comme à celle du penseur religieux. J’ose dire que qui n’a pas compris cela n’a rien compris de l’âme de notre héroïne. C’était d’ailleurs le programme de saint Paul qui voulait faire régner le Christ sur le monde entier : Oportet illum regnare.
C’était le programme de ce grand moyen-âge chrétien dont Jeanne fut la fleur ultime la plus pure et la plus éclatante. C’était le programme de ces fières républiques italiennes du XIVème siècle qui n’hésitaient pas à afficher partout des devises comme celle-ci : « Au Christ son premier citoyen et son chef, la République de Venise »
P. Coubé, L’âme de Jeanne d’Arc, Jeanne d’Arc et la royauté sociale de J-C, p142-143.

Et c’est tout… !

D’où a-t-il tiré la date et l’heure de l’événement ?
C’est LE mystère à découvrir !

Chouandecoeur